Dernière année

Situation:

Je suis en stage, je dois faire une injection de Vancomycine mais que je ne sais plus ce que c’est. Quand je trouve dans le couloir par terre un flacon de vanco, il est ouvert et entamé, mais je le prends quand même pour faire mon injection. Là, l’infirmière qui me prend en charge lors de ce stage me dit que c’est bon je peux l’utiliser. Je lui demande quand même si je dois passer un petit coup d’alcool sur le dessus avant de prélever avec mon trocart.
« EN MSP, je te dirais que oui , mais là non. »

(MSP pour les non initiés au langage études d’infirmiers, ce sont les mises en situation professionnelle, une sorte de petite pièce de théâtre avec des gens qui te regardent faire ton métier mais avec de vrais patients, de vrais soins et des vraies notes pour savoir si tu sais faire ton métier. Dans les nouvelles études d’infirmières, il n’y en a plus. Ceux qui les ont vécu et qui disaient que c’était ridicule car pas ce qui est vécu en service, te disent maintenant qu’on ne fait pas mieux pour juger un étudiant. Mon avis sur la MSP ici )

Je me prépare à faire une injection sans me laver les mains, avec un trocart dégeu, je pose ma vanco sur le lit du patient sans plateau et me prépare à l’injecter dans sa perf dans sa chambre. Jusque là tout va ( presque) bien. Là débarque mon frère dans la chambre, sans frapper, il me dit qu’il faut qu’il me parle. Je lui demande de patienter car je suis au travail, il va donc m’attendre dans le couloir en regardant son portable. Mon frère n’habite pas dans la même région que moi, n’est pas dans le milieu médical, mais je le vois débarquer sur mon lieu de travail. Tout va bien.

urgences

De là, il y a cet a cet acteur d’Urgences qui rentre dans la chambre suivi par son externe, me demande de refaire l’injection afin qu’il puisse m’évaluer. Je précise que du coup ça fera une double injection pour le patient. Il me dit que ça ne pose pas de pb. De toute façon, je ne sais toujours pas à ce moment ce qu’est la vancomycine.

Je sors et je pars à la recherche de matériel. Il me faut un plateau, de la vancomycine, des trocarts stériles, des seringues. Et ? et ? et  ? Sans doute d’autres trucs mais je ne trouve rien dans les chariots du couloir. Je sais qu’il manque des trucs mais je ne sais pas quoi. Je re croise mon frère qui me dit qu’il faut qu’il me parle car il a eu un mail des parents dont il faut qu’on parle. Ok Ok mais plus tard.

Je prends ma veste et sors de l’hôpital pour trouver le matériel. J’arrive à une place où il y a un marchande hot-dog. Normal. J’ouvre son chariot et je chope seringues, trocarts, gants, GHA et vancomycine.Normal.  Ouverte encore une fois. Normal. Je prends tout sur mon plateau et retourne vers l’hôpital. En regardant ma montre, je constate que ça fait une heure qu’on m’attend. Sur le chemin du retour, je renverse la vancomycine de partout. La vanco est couleur grenadine. Normal. Du coup, je jette mon plateau dans une poubelle dehors devant l’hôpital. Et rentre en faisant comme si de rien n’était. Je croise celui qui m’attendais, toujours suivi par son externe, qui ne me dit rien.

Bon bah là je me réveille et il était temps.

1/la vancomycine, je sais que c’est un antibiotique. C’était l’antibio que j’utilisais beaucoup dans mon stage en médecine interne. Le compliqué à mélanger.

2/ Cet acteur d’urgence est croate et mes enfants sont partis justement en Croatie cet été avec leur père.

3/Faut que je parle un peu avec mon frère quand il revient de voyage car ça fait longtemps qu’on n’a pas pris le temps de se parler.

4/Faut que j’arrête de lire les twitter des externes, ils hantent mes rêves.

5/Le vendeur de hot-dog est sans doute mon hommage aux séries type « les experts » que je regarde en ce moment.

6/ Je crois que je commence à stresser à l’approche de mon stage.

Il y a quelques temps, je disais à une copine que je ne voyais pas ce qui allait faire que je ne serais pas diplômée en juillet 2014. Elle m’a répondu : « J’ai vu des « troisième année » se faire casser lors de mon dernier stage. Ils étaient pourtant bons mais ils se sont fait tous ramasser. Si tu valides pas ton stage, t’en bon pour un rattrapage dans l’été. Bye bye diplôme en juillet. » Je remercie donc Lætitia pour ce remontage de moral en règle.

Voilà, je stresse.  J’ai toujours eu des stages où j’étais bien accueillie et si je tombais sur LE stage de merde en troisième année ?

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13 commentaires pour Dernière année

  1. Tocadilly dit :

    J’ai eu ce fameux stage de merde en troisième année. Celui qui m’a fait douter de moi, de mes capacités, de ma volonté à vouloir exercer ce métier…Ce stage où ma tutrice me faisait des bilans de mi-stage tous les deux jours pour me dire que « quand même, dans 3 mois, tu es infirmière et je ne sais pas si tu te rends compte! Je n’aurai pas envie d’être ta collègue dans 3 mois. 3 mois tu te rends compte? »…
    Je ne sais même plus comment j’ai fait pour tenir, je n’ai pas l’impression d’avoir appris quoi que ce soit pendant ce stage.
    Et puis il y a eu ce dernier stage où l’on me considérait comme future collègue et pas comme élève. La révélation (il était temps!).
    Je pense que si ces deux stages avaient été inversés (j’aurai donc terminé par le stage de merde), je n’aurai pas été diplômée en juillet. Et je pense même que j’aurai tout abandonné!

    Si ça peut te rassurer en revanche, il y a eu très peu de personnes qui n’ont pas validé leurs stages en 3ème année dans ma promo.

  2. Laëtitia dit :

    Mais de rien, tu sais que tu peux compter sur moi!
    Si ça peut te rassurer (ou pas), je commence à stresser aussi: comme toi je rêve/cauchemarde/me réveille d’un coup…
    Sinon il est pas mal le médecin croate!
    Allez ça va le faire, on va s’en sortir comme d’habitude (enfin peut-être, j’espère…)

  3. lolo dit :

    Laëticia, le stress ne se partage pas ! c’est comme les bactéries, on essaie de ne pas les répandre…
    Et pourquoi ??? pourquoi çà se passerait mal ?
    Une IDE de qualité, une future bonne collègue, on la repère très vite.
    Les filles : visualisation positive : technique qui consiste à imaginer que tout va bien se passer, dans un milieu où vous sentirez la confiance et la bienveillance.
    Le stress n’est que de l’anticipation.

    Bon courage à toutes et tous

  4. Pas de raison que ca se passe mal!! Tu as démontré deja pas mal de capacité d’adaptation donc continue!! après il est important de toujours prendre du recul et de t’autoévaluer honnêtement en permanence!! Ca permet de relativiser les (trop) bonnes et les (trop) mauvaises évaluations!

    courage pour cette dernière année!!

  5. carole dit :

    c’est marrant comme je prends plaisir à te lire…… j’ai 36 ans et je suis aide soignante depuis 13 ans et au mois de septembre 2013, plus exactement le 2 je commence l’école en soins infirmiers à Reims. Te lire me fais bcp rire et me rassure énormement sur ce qui m’attend!!!!! mille mercis de tout partager j’adOOOOOOrreeeee merci

  6. Monoblogue dit :

    C’est toujours difficile de revenir en stage, l’énième stage où il faut montrer qui on est et prouver nos capacités, envoyer du bois dès le départ…
    Mais ce qui est bien, c’est qu’après, quand tu es diplômée (et si tout tes stages se sont bien passés jusque là il n’y a pas de raison que tu ne le sois pas), que tu es dans un service, une équipe, ça se stabilise, et tu fais ton travail comme tu l’entends.
    Un peu de patience, un peu de stress, mais du bon stress, et pas trop quand même !
    PS : j’adore la fragmentation analytique numérotée de ton rêve 😉

  7. chonchon dit :

    A mon avis t’as rater ta vocation ou alors tu devais etre ecrivaine dans une vie antérieure hihi !
    Sinon en ce qui concerne tes craintes j’ose dire qu’elles sont hélas bien justifiées !!! En ce qui me concerne j’ai eu ce stage pourri qui m’a fait douter en fin de 3eme années je te raconte pas la misere!!! obligée de rattrapper tout mon stage DE a cause d’une cadre anti-new réforme qui d’office ne valide pas et te glisse un NA par là 2NA par ci histoire de te faire galérer 6mois de plus pour avoir ton DE § Déprimant !! dur dr de s’en remettre !!!! mais quand on est bon éleve on le reste !!! hihi courage !

  8. Frédérique dit :

    je viens de découvrir ton blog, alors que j’étais sur le site infirmière.com pour essayer de comprendre à quoi devait ressembler un TFE. Je suis une maman de grands enfants (20 et 17 ans), donc à part les problèmes de coeur et crises d’adolescence, ils me laissent relativement les coudées franches. J’ai aussi la chance d’avoir mon superman, qui tolère mes crises de stress au moment des partiels, et m’aide pour l’entretien de la maison (il s’est même acheté sa propre centrale vapeur pour faire le repassage : la mienne n’était pas suffisamment bien !). Je suis de la même promo que toi 2011-2014 sur ANGERS et ton histoire de rêve m’a rappelée le rêve que j’avais eu avant le début de mes premiers partiels (semestre 1) ; j’avais rêvé que je ne m’étais pas réveillée à temps pour me présenter à la première épreuve, donc bien entendu j’étais partie en pyjama à l’IFSI et je courais à travers des couloirs gris, humides et mousseux en pyjama et j’ouvrais des portes mais jamais je ne trouvais la bonne salle…. l’angoisse ! Autant dire que ce jour là ce n’est pas le réveil qui m’a fait me lever. Je crois que 3 heures avant j’étais prête.
    Nous sommes plusieurs « mamans » dans notre promotion dont certaines ont vraiment des petits bouts à s’occuper et je leur tire mon chapeau pour réussir à tout concilier. Je te souhaite bon courage pour les quelques mois qu’il nous reste à faire.

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